Ursides 2024 : les météores d’avant-Noël
Dernière pluie météorique à atteindre son maximum d’activité de l’année, les Ursides sont peu observées, malgré leur activité non-négligeable… et le fait qu’elles soient coutumières de sursauts d’activité plus ou moins intenses, notamment lorsque la comète à l’origine de cette source météorique, 8P/Tuttle, passe au périhélie, le dernier datant d’août 2021.
Une pluie météorique peu observée…
La pluie météorique des Ursides n’est pas des plus célèbres. En temps normal, son activité est effectivement bien loin des célèbres Géminides qui viennent de nous offrir un superbe spectacle dans la nuit du 13 au 14 décembre. Néanmoins, son taux d’activité est non négligeable, puis le ZHR lors de son maximum est d’une dizaine. Mais cette période de l’année, plus propice aux Fêtes, et qui pâtit souvent d’une météo hivernale défavorable, explique le désintérêt non-justifié pour cette pluie d’étoiles filantes associée à la comète périodique 8P/Tuttle (Figure 1).
…mais sujette aux sursauts d’activité
Si l’activité des Ursides n’est généralement pas exceptionnelle, elle s’est cependant fait remarquer à deux reprises au cours du siècle dernier, en 1945 et 1986, pendant lesquelles le ZHR s’est élevé à environ 50, voire un peu plus. Des augmentations d’activité mineures ont également été observées en 1981 et en 1994. Puis, au XXIème siècle, le même phénomène s’est reproduit, notamment de 2006 à 2008, en 2011, 2014, 2015, 2017 et en 2020. De tels sursauts peuvent notamment être observés lorsque la comète 8P/Tuttle passe au périhélie, ce qui arrive tous les 13,6 ans. Mais pas uniquement, puisque les derniers observés ont plutôt eu lieu lorsque la comète était à l’aphélie… ce qui illustre bien la difficulté à prévoir l’activité de cette source météorique ! Et la nécessité de surveiller autant que possible cette pluie d’étoiles filantes, quelle que soit l’année.
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Observer les Ursides
Les Ursides sont actives du 17 au 26 décembre, avec un maximum « classique » prévu le 22 décembre, vers 10h TU. L’idéal, pour optimiser sa récolte de poussières de 8P/Tuttle, sera donc de les observer dans la nuit du 21 au 22 décembre 2024. Pour capter la montée de l’activité avant le maximum en fin de nuit, mais également pour éventuellement observer le passage près d’un filament de météoroïdes prévu par Peter Jenniskens, le 21 décembre, vers 23h 49 TU (ZHR prévu d’environ 20). Le radiant des Ursides est circumpolaire (il est proche de l’étoile Kochad (bêta UMi) de la Petite Ourse, Figure 2), ce dernier est plus haut dans le ciel en tout début et en fin de nuit. A partir de 3h TU, son élévation est supérieure à 40°, ce qui permet d’espérer observer dans de bonnes conditions. Il faudra donc trouver un compromis entre l’activité de la pluie, la hauteur du radiant (mieux placé en début et fin de nuit) et la présence de la Lune (en Dernier Quartier en 2024, et qui se lèvera donc en milieu de nuit).
![](https://www.vigie-ciel.org/wp-content/uploads/2020/12/URS.jpg)
Mais attention, les nuits d’hiver sont glaciales ! Alors pour ne pas que ces quelques heures ne virent au cauchemar, couvrez-vous très chaudement, comme si vous alliez au sports d’hiver, et allongez-vous sur une chaise-longue ou un matelas isolé du froid. Dans l’idéal, évitez les zones éclairées ou sujettes à la pollution lumineuse, et concentrez-vous sur le ciel, dans des zones comme les pattes avant de la Grande Ourse ou le Bouvier, afin d’optimiser votre collecte de poussières cométaires.
Liens
- 2024 IMO Meteor Shower Calendar, par Jürgen Rendtel
Lexique
- une pluie d’étoiles filantes est l’ensemble des météores associés à un nuage de météoroïdes issus d’une même source (comète ou astéroïde)
- une comète est un objet constitué de roches et de glaces généralement localisé aux confins du Système solaire, mais qui peut se rapprocher périodiquement du Soleil. En s’en rapprochant, les glaces de la surface du noyau se subliment, entraînant avec elles les poussières qu’elles contiennent. Ce qui donne naissance aux queues de gaz et de poussières caractéristiques de ces objets.
- un météore (ou étoile filante) est le trait lumineux observé lorsqu’une poussière interplanétaire ou un petit météoroïde pénètre dans l’atmosphère terrestre à très grande vitesse (entre 12 et 72 km/s)
- un météoroïde est une petite particule de quelques millimètres à quelques dizaines de centimètres de diamètre qui se déplace dans l’espace. C’est elle qui donne naissance au météore si elle a la chance de pénétrer dans l’atmosphère de la Terre. Si le météoroïde est suffisamment massif, une partie de l’objet peut résister à cette entrée dans l’atmosphère, et donner naissance à une météorite.
- une météorite est le caillou rocheux ou métallique qui est retrouvé sur terre, lorsqu’une partie d’un météoroïde suffisamment massif a réussi à traverser l’atmosphère et arriver au sol.
- le radiant d’une pluie d’étoiles filantes est le point de la voûte céleste d’où semble provenir, par effet de perspective, les météores issus d’une même pluie.
- le ZHR (Zenithal Hourly Rate, ou Taux Horaire Zénithal) est le nombre de météores que pourrait observer un individu dans des conditions d’observations parfaites : ciel bien noir et radiant localisé au zénith.