Les risques associés de collision avec des corps extraterrestres

Des objets d’autant plus nombreux qu’ils sont petits

Des fines poussières micrométriques à l’origine de la lumière zodiacale jusqu’aux corps planétaires détectables par les télescopes, le nombre moyen d’objets qui peuplent le Système solaire diminue fortement quand leur taille augmente. Il en va de même des objets susceptibles de pénétrer dans l’atmosphère de la Terre ainsi que le montre la figure 1 qui présente aussi l’échelle des dégâts attendus en fonction de la taille de l’objet incident. Cette figure montre que la collision avec un objet de taille plurikilométrique dont la chute engendrerait une catastrophe à l’échelle de la planète entière est un événement qui n’est susceptible de se produire que tous les 100 millions d’années environ. Le dernier en date est responsable de la formation du cratère de Chicxulub dans le golfe du Mexique, dont la taille est estimée à près de 200 km de diamètre. Cet événement s’est produit il y a 66 millions d’années et marque la limite entre les ères secondaire et tertiaire. Il aurait entraîné la disparition de nombreuses espèces, parmi lesquels les dinosaures non-aviens. La survenue d’un tel événement dans un avenir proche est très peu probable : les gros astéroïdes susceptibles de provoquer une telle catastrophe sont tous repérés par les programmes de surveillance du ciel et aucun ne se trouve sur une orbite menaçante.

Un risque pour la Terre ?

La Terre n’est cependant pas à l’abri d’une collision avec un objet comme une comète, venant du système solaire externe, qui ne sera détectée que lors de sa pénétration dans le système solaire interne… À l’opposé, les objets de taille centimétrique à métrique qui sont ceux couramment observés par le réseau FRIPON (chap. 5) sont les sources de nos micrométéorites et météorites et ils ne constituent pas un danger sérieux. La gamme des objets de taille intermédiaire (de 10 m à 100 m) recèle plus d’incertitudes. Nous savons que tous ces astéroïdes ne sont pas connus à l’heure actuelle et il est donc impossible d’exclure la collision imprévue de l’un d’entre eux avec la Terre, un événement susceptible de se produire à l’échelle du siècle ou du millénaire. Un tel événement survenant à l’aplomb d’une zone peuplée pourrait y provoquer des dégâts significatifs comme cela a été le cas en février 2013 à Tchéliabinsk : la fragmentation catastrophique à 30 km d’altitude d’un corps de 20 m de diamètre à quelques dizaines de kilomètres au sud de la ville en a soufflé la moitié des vitres et fait plus d’un millier de blessés parmi les habitants.

Figure 1- Nombre moyen d’objets circulant dans l’espace interplanétaire et susceptibles d’entrer en collision avec la Terre chaque année et échelle à laquelle des dégâts pourraient être attendus. Notez que le nom de la météorite retrouvée à proximité de la ville de Tchéliabinsk s’orthographie « Chelyabinsk », qui est l’orthographe anglaise du nom de cette ville. D’après B. Zanda, 2021.