Pas de trêve des confiseurs pour les bolides !

28 décembre 2020 Non Par FrançoisC

Nuit de Noël à 1h02m UTC

Le premier gros bolide de cette période est passé la nuit de Noël à 1h2m UTC au dessus de la Normandie puis du Perche pas très loin de l’Aigle célèbre pour la chute d’une pluie de météorites en 1803. L’astronome astronome Jean-Baptiste Biot est alors chargé d’enquêter sur le phénomène, il fait un relevé minutieux des météorites retrouvées. Grâce à l’étude de la carte de la zone de chute il conforte l’origine extraterrestre des météorites.

Gauche : image faite par la caméra du Mans
Droite : carte de la zone de chute faite par Jean Batiste Biot ( « Relation d’un voyage fait dans le département de l’Orne pour constater la réalité d’un météore observé à l’Aigle le 6 Floréal an 11 », édition Baudouin, Thermidor an XI)

Gauche : paramètres de la trajectoire « brillante » du bolide lors de son entrée dans l’atmosphère terrestre
Droite : paramètres orbitaux du bolide avant son entrée dans l’atmosphère terrestre

Crédit : FRIPON/Vigie-Ciel

Le 26 décembre à 20h44m UTC

Le deuxième gros bolide est passé le lendemain de Noël à 20h44m UTC non loin de Troyes. Le phénomène a également été vu par 14 observateurs qui ont rapporté leur observation sur le site IMO – Vigie Ciel. Pensez à témoigner sur le site si vous êtes témoins d’un nouvel évènement!

Observations du phénomène reportées sur le site IMO – Vigie Ciel

Gauche : trajectoire du bolide du 26 décembre.
Droite : bolide vu par la caméra FRIPON de TROYES (UTT)
Crédit : FRIPON/Vigie-Ciel

Gauche : paramètres de la trajectoire « brillante » du bolide lors de son entrée dans l’atmosphère terrestre
Droite : paramètres orbitaux du bolide avant son entrée dans l’atmosphère terrestre

Crédit : FRIPON/Vigie-Ciel

Gros bolide en Chine le 22 décembre à 23h23m UTC

Le 23/12/2020 à 7h23, heure locale (22/12/2020, 23h23 UT), une boule de feu lumineuse a été aperçue au-dessus de la Chine du Sud, dans le comté de Nanqiang.

Le bolide a été particulièrement spectaculaire. Le site CNEOS (Center for Near Earth Objects Studies) de la NASA rapporte une énergie cinétique équivalente à 9.5 kT de TNT avec une vitesse d’entrée de 13.6 km/s. Ces paramètres indiquent une forte probabilité de chute de météorite, l’énergie cinétique correspond à une masse initiale de 500 tonnes de TNT, c’est le plus gros objet tombé sur la Terre de cette année. Pour l’instant rien n’a été retrouvé au sol.
Cette explosion a également été captée par le réseau infrasonique du CTBTO (Comprehensive Nuclear-Test-Ban Treaty Organization) conçu au départ pour détecter les explosions nucléaires.

Signal infrasonore reçu par la station I34MN (Mongolie)

Lexique

  • une pluie d’étoiles filantes est l’ensemble des météores associés à un nuage de météoroïdes issus d’une même source (comète ou astéroïde)
  • une comète est un objet constitué de roches et de glaces généralement localisé aux confins du Système solaire, mais qui peut se rapprocher périodiquement du Soleil. En s’en rapprochant, les glaces de la surface du noyau se subliment, entraînant avec elles les poussières qu’elles contiennent. Ce qui donne naissance aux queues de gaz et de poussières caractéristiques de ces objets.
  • un météore (ou étoile filante) est le trait lumineux observé lorsqu’une poussière interplanétaire ou un petit météoroïde pénètre dans l’atmosphère terrestre à très grande vitesse (entre 12 et 72 km/s)
  • un météoroïde est une petite particule de quelques millimètres à quelques dizaines de centimètres de diamètre qui se déplace dans l’espace. C’est elle qui donne naissance au météore si elle a la chance de pénétrer dans l’atmosphère de la Terre. Si le météoroïde est suffisamment massif, une partie de l’objet peut résister à cette entrée dans l’atmosphère, et donner naissance à une météorite.
  • une météorite est le caillou rocheux ou métallique qui est retrouvé sur terre, lorsqu’une partie d’un météoroïde suffisamment massif a réussi à traverser l’atmosphère et arriver au sol.
  • le radiant d’une pluie d’étoiles filantes est le point de la voûte céleste d’où semble provenir, par effet de perspective, les météores issus d’une même pluie.
  • le ZHR (Zenithal Hourly Rate, ou Taux Horaire Zénithal) est le nombre de météores que pourrait observer un individu dans des conditions d’observations parfaites : ciel bien noir et radiant localisé au zénith.