Maximum des Géminides cette nuit !

13 décembre 2018 0 Par Karl Antier

A cause des frimas hivernaux, elles sont bien moins connues que les Perséides d’août. Et pourtant… Les Géminides, dont l’activité a débuté depuis une dizaine de jours, devrait connaître leur maximum d’activité dans la nuit du 13 au 14 décembre. Et la Lune étant en croissant, elle ne sera d’aucune nuisance pour observer cette pluie de météores qui est probablement la plus active de l’année actuellement !

Les Géminides 2015 photographiées depuis la Chine par Steed Yu. Credit: Steed Yu and NightChina.net

Avec le début de l’Avent, peuvent arriver quelques flocons de neige, mais également quelques poussières interplanétaires : alors que les yeux des petits et grands sont généralement rivés vers les illuminations de Noël, plus haut dans le ciel, un autre spectacle se prépare. Car dès le 4 décembre, les premières Géminides apparaissent. Ces étoiles filantes sont causées par l’entrée à très grande vitesse (35 km/s, soit près de 130 000 km/h) de particules issues d’un astre aujourd’hui classifié comme astéroïde : (3200) Phaeton. Mais il est possible que cet objet aujourd’hui inactif fut une comète par le passé, et qu’elle ait alors libéré quantité de poussières (les météoroïdes) sous forme d’un nuage que notre planète traverse actuellement depuis le début du mois, et jusqu’au 17 décembre environ.

Conséquence : pendant cette période, le nombre d’étoiles filantes augmente, et devient même considérable lorsque la Terre traverse les zones les plus denses du nuage : c’est le maximum d’activité de la pluie, qui est prévu cette année dans la nuit du 13 au 14 décembre (entre 20h TU le 13 et 17h TU le 14), avec un horaire probable autour de 02h30 TU d’après l’International Meteor Organization (IMO). A ce moment, le taux d’activité augmente considérablement, et il atteint même, dans le cas des Géminides, des niveaux supérieurs à ceux des Perséides d’août. Ainsi, le ZHR de cette pluie de météores est plus proche de 150-160 que de 100 (comme c’est le cas pour les Perséides).

Graphique d’activité live des Géminides 2018. Crédit: IMO

Qui plus est, les Géminides sont observables presque toute la nuit ! Cette année, mieux vaut cependant attendre que la Lune se couche (vers 22-23h, heure locale), pour que les cieux soient bien noirs. Ce qui laisse également le temps au radiant, localisé près de l’étoile Castor des Gémeaux, de monter haut dans le ciel. Mais les Géminides sont tout de même observables plus tôt, pour ceux qui ne peuvent pas veiller tard. Elles seront cependant en quantités moindres. Ceux qui peuvent choisir leur heure d’observation devraient cependant se concentrer sur les plages horaires autour de 2-3 h (heure locale) : à ce moment, le radiant sera au plus haut dans le ciel, donc le nombre de météores sera le plus grand, d’autant que le maximum d’activité ne devrait alors pas être loin ! Autant dire que les conditions sont réunies pour un superbe spectacle, puisque sous un ciel bien noir, et en se concentrant, ce devraient être 60 à 100 Géminides qui devraient être observées, soit plus d’une par minute !

Position du radiant des Géminides perndant le maximum d’activité, dans la nuit du 13 au 14 décembre 2018. Crédit : IMO/AMS

Pour profiter du spectacle, rien de plus simple ! Il suffit de se couvrir très chaudement, et de s’équiper d’une chaise longue (ou tapis de sol), d’un duvet, d’un oreiller, d’une lampe de poche rouge et le tour est joué ! Il ne vous reste plus qu’à vous allonger, vous concentrer et admirer. Les Géminides, si elles semblent venir de la constellation des Gémeaux, peuvent cependant apparaître partout dans le ciel, et elles seront d’autant plus longues et rapides qu’elles seront haut au-dessus de l’horizon et loin du radiant. L’idéal, en milieu de nuit, est de centrer son regard dans les pattes de la Grande Ourse, ou dans les environs de Persée. Cela devrait optimiser le nombre de Géminides observées.

Bons ciels !

Lexique

  • une pluie d’étoiles filantes est l’ensemble des météores associés à un nuage de météoroïdes issus d’une même source (comète ou astéroïde)
  • une comète est un objet constitué de roches et de glaces généralement localisé aux confins du Système solaire, mais qui peut se rapprocher périodiquement du Soleil. En s’en rapprochant, les glaces de la surface du noyau se subliment, entraînant avec elles les poussières qu’elles contiennent. Ce qui donne naissance aux queues de gaz et de poussières caractéristiques de ces objets.
  • un météore (ou étoile filante) est le trait lumineux observé lorsqu’une poussière interplanétaire ou un petit météoroïde pénètre dans l’atmosphère terrestre à très grande vitesse (entre 12 et 72 km/s)
  • un météoroïde est une petite particule de quelques millimètres à quelques dizaines de centimètres de diamètre qui se déplace dans l’espace. C’est elle qui donne naissance au météore si elle a la chance de pénétrer dans l’atmosphère de la Terre. Si le météoroïde est suffisamment massif, une partie de l’objet peut résister à cette entrée dans l’atmosphère, et donner naissance à une météorite.
  • une météorite est le caillou rocheux ou métallique qui est retrouvé sur terre, lorsqu’une partie d’un météoroïde suffisamment massif a réussi à traverser l’atmosphère et arriver au sol.
  • le radiant d’une pluie d’étoiles filantes est le point de la voûte céleste d’où semble provenir, par effet de perspective, les météores issus d’une même pluie.
  • le ZHR (Zenithal Hourly Rate, ou Taux Horaire Zénithal) est le nombre de météores que pourrait observer un individu dans des conditions d’observations parfaites : ciel bien noir et radiant localisé au zénith.