Orionides, les poussières de Halley

20 octobre 2023 Non Par Karl Antier

Tous les ans, la planète Terre traverse le nuage de poussières libérées du noyau de la célèbre comète de Halley, en mai, puis en octobre. Ces poussières, lorsqu’elles rentrent dans l’atmosphère terrestre, donnent alors naissance à une pluie d’étoiles filantes. Notamment celle des Orionides, actuellement actives (et aux êta-Aquariides en mai). Maximum prévu dans les prochaines 48h pour cette pluie météorique !

Des poussières de comète de Halley

Tous les ans, du 2 octobre au 7 novembre, notre planète traverse le nuage de météoroïdes échappés du noyau de la comète 1P/Halley. La densité de particules étant dès lors plus importantes que la moyenne, elles sont également plus nombreuses à pénétrer dans l’atmosphère à très grande vitesse (66 km/s !). Les étoiles filantes sont donc également plus nombreuses : c’est la pluie météorique des Orionides. Par un effet de perspective, ces météores semblent provenir d’une zone (appelée radiant) localisée au Nord-Est de la constellation d’Orion (d’où leur nom, voir Figure).

Cette année, le maximum est prévu aux environs du 22 octobre, avec un ZHR d’environ 20, mais l’activité est généralement importante (>10-15) quelques jours avant et après ce maximum théorique. Cette année, le gros croissant de Lune est en phase croissante, ce qui signifie qu’il se couche avant minuit, laissant à tout un chacun la possibilité de profiter de la deuxième moitié de nuit pour guetter les Orionides sans nuisances sélènes, à condition de s’éloigner de toute forme de pollution lumineuse.

Figure- Le radiant des Orionides dérive au Nord-Est de la constellation d’Orion, de début octobre à début novembre. Crédit : International Meteor Organization

Orionides, une pluie météorique matinale

Le radiant des Orionides, localisé entre Orion et les Gémeaux (Figure), se lève vers 23h-00h (heure locale française), donc au moment où la Lune se couche en 2023. Comme il culmine en fin de nuit, ces météores sont plus nombreux et faciles à observer en fin de nuit. L’idéal est donc d’observer dans les quelques heures avant le crépuscule, en essayant de diminuer au maximum les nuisances associées à la Lune, en la masquant avec un obstacle, et en essayant d’observer sous les cieux les plus transparents possibles. Ces conditions étant réunies, un observateur peut espérer une douzaine d’Orionides par heure. Ces dernières se présenteront sous la forme de météores très rapides (si observés près du zénith et loin du radiant) ou de vitesse moyenne (près de l’horizon et/ou du radiant).  

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Lexique

  • une pluie d’étoiles filantes est l’ensemble des météores associés à un nuage de météoroïdes issus d’une même source (comète ou astéroïde)
  • une comète est un objet constitué de roches et de glaces généralement localisé aux confins du Système solaire, mais qui peut se rapprocher périodiquement du Soleil. En s’en rapprochant, les glaces de la surface du noyau se subliment, entraînant avec elles les poussières qu’elles contiennent. Ce qui donne naissance aux queues de gaz et de poussières caractéristiques de ces objets.
  • un météore (ou étoile filante) est le trait lumineux observé lorsqu’une poussière interplanétaire ou un petit météoroïde pénètre dans l’atmosphère terrestre à très grande vitesse (entre 12 et 72 km/s)
  • un météoroïde est une petite particule de quelques millimètres à quelques dizaines de centimètres de diamètre qui se déplace dans l’espace. C’est elle qui donne naissance au météore si elle a la chance de pénétrer dans l’atmosphère de la Terre. Si le météoroïde est suffisamment massif, une partie de l’objet peut résister à cette entrée dans l’atmosphère, et donner naissance à une météorite.
  • une météorite est le caillou rocheux ou métallique qui est retrouvé sur terre, lorsqu’une partie d’un météoroïde suffisamment massif a réussi à traverser l’atmosphère et arriver au sol.
  • le radiant d’une pluie d’étoiles filantes est le point de la voûte céleste d’où semble provenir, par effet de perspective, les météores issus d’une même pluie.
  • le ZHR (Zenithal Hourly Rate, ou Taux Horaire Zénithal) est le nombre de météores que pourrait observer un individu dans des conditions d’observations parfaites : ciel bien noir et radiant localisé au zénith.